Mahmoud Tounsi
Né le 13 décembre 1944 à Menzel-Témime et décédé accidentellement en 2004, est écrivain, poète et peintre. Il est considéré comme l’un des fondateurs de l’avant-garde littéraire en Tunisie.
Après des études primaires dans sa ville natale et secondaires à Tunis, il poursuit ses études spécialisées à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis où il a comme professeurs de grands peintres tels que Hédi Turki, Abdelaziz Gorgi, Mahmoud Séhili, Habib Chébil.
Fonctionnaire d’abord dans l’administration tunisienne et à la maison de la Radio et Télévision Tunisiennes, il devient par la suite, professeur d’arts plastiques au lycée de Menzel Témime, puis maire de Menzel Témime.
La production littéraire de Mahmoud Tounsi est variée : poèmes, nouvelles, articles et études sur la peinture. Ses écrits occupent une place de choix dans la production littéraire en Tunisie. Tous les critiques littéraires sont unanimes pour saluer son talent, son innovation et son cachet original.
Son recueil de nouvelles «Espace» (Fadha), publié en 1973 par la Maison Tunisienne de l’Edition, le place d’emblée parmi les écrivains dits d’avant-garde avec Ezzeddine Madani, Samir Ayadi, Hassen Nasr, Arousiya Nalouti.
«Cette tendance dite d’avant-garde, écrivent Taoufik Baccar et Salah Garmadi, […] va le plus profondément bouleverser la structure du récit […]. Ces écrivains, ajoutent-ils, participaient d’une démarche commune qui se fondait, sur le refus des codes de la littérature arabe ancienne et de la poétique occidentale moderne […] » et proposant comme alternative l’expérimentation dan un espace compris entre l’entre-deux».
Dans sa nouvelle : «Un Plat de keftagi avec œuf», qui a été traduite à deux reprises en français et en espagnol, «l’espace, les objets et les êtres sont dessinés comme au fusain […]. Aucune sorte d’exubérance, tout est rendu dans la netteté, le palpable […] des contours, des couleurs, des matières, en dehors de toute subjectivité apparente».
En tant que peintre, il expose régulièrement que ce soit en individuel ou en groupe, à partir des années 1980. Il emploie toutes les techniques de la peinture et de la sculpture : les jeux de lumière témoignent d’un grand effort d’invention pour «nous faire voir et sentir les êtres et les choses».
Mahmoud Tounsi a été l’un des fondateurs, en 1977, du Conseil National des Libertés qui a débouché sur la création de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. Un grand nombre de ses nouvelles, notamment «Un Monsieur sombre», dénonce la dictature sous toutes ses formes et présente un portrait caricatural et ironique du dictateur type. Source : Dictionnaire des écrivains tunisiens de Jelloul Azzouna.
Références : http://www.menzel-temime.net/MenzelTemime/Celebrites/MahmoudTounsi.htm
– Jelloul Azzouna, Article sur Espace dans le journal Al-Ra’y, 1er août 1980.
– Béchir Ben Salma, Les courants littéraires dans la Tunisie contemporaine, Sousse : Dar al-ma’aref, 1996
– Jean Fontaine, Bibliographie historique des écrits tunisiens, Tunis : Bayt al-hikma, 1986