Fathi Akkari

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Fathi AkkariFathi Akkari est un acteur et metteur en scène. Il est l’un des vétérans du théâtre tunisien. Il enseigne à l’Institut de l’Art Dramatique.

Sa dernière création est une pièce intitulée «Les sentiers de la lune», produite par le Centre d’Art Dramatique du Kef. Il a réalisé ce projet théâtral en se basant sur des recherches rapprochant théâtre et mysticisme :

«Le processus de l’écriture dramatique est déterminé par le processus d’intégration du théâtre tunisien jusqu’à l’assimilation et la personnalisation de la production du sens authentique et personnel tunisien. le problème de l’identité se pose aussi. On a commencé par les adaptateurs. La deuxième phase est la revendication d’une écriture typiquement tunisienne. Comme nous le savons, le texte fondateur du théâtre tunisien est celui d’Habib Boulares dans Mourad III. Avant les années 70, c’était le verbe qui dominait le théâtre après c’est l’action de la scène qui génère le sens général de l’écriture scénique. Dans la phase des années 50-60, on employait l’arabe littéraire et à partir des années 70, l’arabe dialectal c’était un choix conscient et volontaire. Le nouveau théâtre a emprunté à Roland Barthes, ce qu’il appelle l’idiolecte, c’est-à-dire le dialecte spécifique à des communautés définies de la société pour des raisons de représentativité. C’est pourquoi, le dialecte a pris une dimension de questionnement et non plus de transfert de la vie à la scène, avec plus au moins de travail sur l’idiome, sur la structure des phrases, sur la poétique dramatique. La poétique de la langue est désormais posée comme une question fondamentale».

Ses pièces ressemblent à un laboratoire de recherches et un constant dépassement de lui-même. Fathi AkkariLe souci du détail et du bon geste n’a rien d’exceptionnel c’est l’intérêt de la vérité qui le motive. Dans sa vie d’homme de théâtre, Fathi Akkari a traversé des étapes importantes : d’abord le CAD (Centre d’art dramatique) qui représentait pour lui une première naissance :

«A l’époque, j’ai appris à considérer le théâtre comme un acte d’histoire et de culture. Tout comme les alchimistes, à la première phase j’ai découvert la connaissance et la maîtrise de la matière. En deuxième phase, j’ai découvert le temps comme matière. Aujourd’hui, j’en suis à ma naissance poétique, une troisième phase que j’appellerai également l’élixir de la vie, une espèce de complétude…Conte-moi, raconte-moi, c’est une pièce écrite quelques années plus tard en France dans le cadre de l’expérience du Théâtre à domicile (l’espace privé comme espace de fiction), puis réadaptée pour la scène tunisienne et qui a été censurée. La troupe théâtrale était ma famille comme l’est le cirque pour les gens du cirque… ».

Grand adepte de Jaques Lecoq (cofondateur du Piccolo Teatro avec Strehler, et fondateur de sa propre école, acteur, metteur en scène et essayiste du corps), d’Eugenio Barba (disciple de J. Grotowski et fondateur de l’ISTA, école du théâtre et d’anthropologie), de Ludvick Flashen (compagnon de Grotowski, directeur littéraire de son laboratoire, fondateur du training et de vocalise), et d’Augusto Boal (théâtre et politique, fondateur et concepteur du Théâtre de l’opprimé, Théâtre forum, Théâtre invisible).

Fathi Akkari pense que dans le théâtre, il y a trois identités remarquables : l’identité citoyenne, l’identité professionnelle et l’identité culturelle (le citoyen, l’acteur et le personnage). Par l’acte de la mise en scène et l’encadrement de l’acteur, ces trois identités vont être fragmentées pour fusionner et créer un corps sans identité. Ce que Roland Barthes (essayiste, structuraliste, amoureux du théâtre brechtien) définit comme le corps «orgasmatique». «Puisque mon acteur n’a plus d’identité, il meurt pour donner la vie au spectateur citoyen». L’espace théâtral de l’acteur est comme le définit encore Roland Barthes : «celui de l’entre-deux. Cette rencontre imaginaire et symbolique entre l’émetteur et le récepteur».

Filmographie :

  • 2010 : «Le stade» (CM), de Slim Ala Eddine.
  • 2011 : «Les Palmiers blessés» d’Abdellatif Ben Ammar.
  • 2013 : «Fin du printemps» (CM), de Zachary Kerschberg.
  • 2015 : «D’Amour et de Résistance»
  • 2016 : «Akher wahed fina» de Alaeddine Slim  (primé à la Mostra de Venise)

Théâtre :

  • «Conte-moi, raconte-moi»
  • 2015 : «Les sentiers de la lune»

Références : http://www.jetsetmagazine.net/culture/revue,presse/lentretien-du-lundi–fathi-akkari-acteur-metteur-en-scene-et-enseignant.21.11437.html

http://fr.allafrica.com/stories/201502162149.html

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